| Résumé : |
Terre promise, terre perdue, terre retrouvée...
« Au bord des fleuves de Babylone… » Ledébut du Psaume 137 est célèbre. Sa nostalgie traverse les siècles et rejoint tous les exilés tendus vers la terre qu’ils ont dû abandonner, dont on les a chassés ou qui est occupée. Il a inspiré le superbe chœur Va pensiero, cher aux Italiens, entonné par les Hébreux captifs à l’acte III de l’opéra Nabucco de Giuseppe Verdi (1842). De façon plus littérale, il est à l’origine d’une chanson rasta, Rivers of Babylone, rendue célèbre par les groupes The Melodians (reggae, 1969) puis Boney M (disco, 1978) et souvent reprise depuis, de Jimmy Cliff à Liz McComb.
Terre promise, terre perdue, terre retrouvée… Il se pourrait bien que ce motif soit l’un des éléments essentiels de la grande intrigue de la Bible, aussi bien juive que chrétienne. Il y a la terre dans son extension la plus large, celle dont la création par Dieu est racontée au début du livre de la Genèse. Il y a la terre particulière promise à Abraham : « Va vers la terre que je te ferai voir » (Gn 12,1) et donnée au peuple d’Israël, terre où « coulent le lait et le miel » et sur laquelle a coulé le sang.
Pour nous introduire aux multiples facettes de la question, nous avons demandé au P. Alain Marchadour d’élaborer le Dossier. Il a vécu douze ans à Jérusalem. En 2006, il a publié un ouvrage sur la terre d’Israël[1], écrit avec le P. David Neuhaus, jésuite, juif qui a émigré en Israël au bénéfice de la loi du retour, aujourd'hui vicaire patriarcal pour la communauté catholique hébréophone d’Israël. On retrouvera ici les lignes principales de leur première partie prolongées par des développements inédits sur les Prophètes et les Psaumes. Et si la conclusion nous fait contempler Jésus, c’est pour entendre la béatitude : « Bienheureux les doux, ils posséderont la terre » (Mt 5,4-5), écho actualisé du Psaume 37,11 : « Les humbles possèderont la terre. » Quelle personne, quel groupe, aujourd’hui, peut en vérité se reconnaître doux et humble ?
Dans sa préface à l’ouvrage cité, le cardinal Carlo Maria Martini – mort récemment – soulignait « l’importance du thème de ce livre et son utilité pour tous ceux qui ont à cœur la terre de la Bible, l’avenir des Juifs et des Palestiniens et la paix dans le monde » (p. 12). Le propos reste plus actuel que jamais. Avec ce Cahier, il élargit son espace aux dimensions du royaume de Dieu, déjà là et pourtant espéré. |
Ajouter le résultat dans votre panierIntroduction in Cahiers Evangile, N°162 (décembre 2012)
