| Résumé : |
Le début de la Bible offre des récits issus de traditions différentes...
« Une pomme, deux poires et des tas de pépins » : ce résumé irrévérencieux issu de la tradition populaire témoigne de la solide inscription de Genèse 2–3 dans la culture. Nous n’insisterons pas sur les approximations. Ainsi, le texte biblique parle seulement d’un « fruit » ; or, à partir de la traduction latine, l’imagination occidentale a rapproché malum, « pomme », fruit très répandu, de malus, « mal » (cf. l’arbre de la connaissance « du bien et du mal »), et elle a joué sur les mots : E malo nascitur omne malum, « d’une pomme est né tout le mal ».
Le Dossier réalisé par Jean L’Hour invite à relire avec précision le texte biblique, quitte à perturber des idées reçues et quelques images bien ancrées dans notre mémoire collective. Quarante ans après un premier Cahier Évangile rédigé par Pierre Grelot (« Homme, qui es-tu ? », C.E. n° 4, 1973), nous vous devions une mise au point de l’exégèse critique sur le sujet, une reprise des acquis, des propositions pour continuer la lecture.
Il est devenu habituel de parler de « récit des origines » à propos de Genèse 1–11. Même si cela a été le cas par le passé, le mot « origine » n’est pas à prendre au sens chronologique, historique. Il serait plus juste de parler ici d’une recherche sur l’identité de l’être humain, sur les causes profondes, permanentes, existentielles, de son agir dans le monde et de ses relations avec Dieu. De ce point de vue, il est utile de rappeler qu’en hébreu adam n’est pas d’abord un nom propre (« Adam ») mais un nom commun (« l’humain »).
Le sous-titre du Dossier n’est donc pas, comme on s’y attendrait, « les premiers pas de l’humanité sur la terre » ; les pas en question s’impriment sur notre sol encore et toujours. Si le style et la manière des chapitres initiaux de la Genèse sont « mythiques » (voir p. 4-5), leur quête de vérité continue de frapper par sa pertinence et d’interroger les lecteurs.
Après ce Dossier, la partie Actualités tourne notre regard vers deux événements. Le premier marque davantage l’Église catholique de France, puisqu’il s’agit d’une réflexion en lien avec « Diaconia 2013 » ; il peut néanmoins concerner d’autres pays, la lecture de la Bible avec et par les plus pauvres étant, par essence, « Évangile ». Quant au deuxième, il est d’emblée universel puisqu’il prépare le prochain synode romain sur la Nouvelle Évangélisation.
Que la lecture de la Bible participe à nous rendre plus humains – humains « à l’image et comme la ressemblance » de Dieu ! |
Ajouter le résultat dans votre panierLes pas de l'humanité sur la terre in Cahiers Evangile, N°161 (septembre 2012)
